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Le choix de plateformes et de formats médiatiques dépend des populations visées, de leur accès effectif aux médias et de leur utilisation de ceux-ci dans un contexte spécifique. Nous vivons dans une époque de consommation multimédia. Des médias numériques viennent s’ajouter aux médias «  traditionnels » tels que les chaînes de télévision, les stations de radio ou les organes de presse écrite. Les médias numériques et sociaux sont désormais omniprésents grâce à l’avènement de la téléphonie mobile et de l’accès à internet, même dans les environnements moins avancés. Ainsi apparaissent de nouvelles possibilités d’entrer en contact et d’interagir rapidement avec un vaste public.

Toutefois, les journalistes se voient de plus en plus contraints de publier dans des formats multimédias (textes, sons, images et vidéos) et de promouvoir les contenus à la fois sur les médias sociaux et sur les plateformes traditionnelles (presse, radio, télévision). Ceci, afin de s’adapter aux habitudes de consommation en évolution rapide de leur public, en particulier des jeunes. Si les différentes plateformes médiatiques et les formats utilisés ne sont pas incompatibles et peuvent très bien se compléter, le processus demande davantage de compétences, de temps, de ressources ainsi qu’une attention particulière à la fracture numérique (voir chapitre 2.2, Ré-pondre aux défis urgents). Souvent, dans les zones rurales, la radio demeure le média de masse le plus accessible, et parfois le seul disponible. 

 


En ce qui concerne les contenus, il importe de faire la distinction entre d’un côté les contenus tels que les informations et les débats qui favorisent un mode plus rationnel de confrontation d’opinions et d’argumentation ; et de l’autre, les contenus qui font plus appel à l’émotion, tels que les fictions ou œuvres dramatiques, les séries et les divertissements. Ces deux catégories ne sont pas incompatibles et peuvent même se compléter dans la programmation des émissions d’un média généraliste. Les contenus médiatiques émotionnels et rationnels correspondent aux deux systèmes qui sont à la base du comportement humain, comme l’a démontré la psychologie sociale et de la personnalité : notre premier système de pensée, le «  système 1  » est rapide, instinctif et émotionnel, produit du cerveau reptilien, associé aux émotions et à l’instinct ; le deuxième système de pensée, «  système 2  » est plus lent, réfléchi et plus logique (Kahneman 2011).

De plus en plus de contenus médiatiques, en particulier sur internet et les réseaux sociaux, cherchent à satisfaire le système de pensée 1 et le besoin de contenus immédiats, simples et émotionnels. Toutefois, les démocraties aspirent à fonctionner selon la logique du système 2, avec des institutions et principes sous-jacents basés sur l’hypothèse de citoyens rationnels, de décisions basées sur les faits, et d’une sphère publique disposée au débat (Bartlett 2018).

Le penseur et le cheval : inspiré par Daniel Kahneman et son livre Les deux vitesses de la pensée. Sa thèse centrale est une dichotomie entre deux modes de pensée : Le "système 1" est rapide, instinctif et émotionnel ; le "système 2" est plus lent, plus délibératif et plus logique. 



On peut également opérer une distinction entre les contenus médiatiques partisans et non partisans. Les contenus médiatiques qui s’efforcent d’être impartiaux chercheront à séparer explicitement les faits des opinions et à assurer l’équilibre entre les différents points de vue. Le but est d’aider les consommateurs de médias à former leur propre opinion. L’objectif des médias impartiaux est d’informer les destinataires ; celui des médias partisans est de les convaincre. Là encore, plusieurs productions médiatiques peuvent combiner ces deux types de contenus. Par exemple, le même média peut diffuser à la fois des informations factuelles ou des débats équilibrés, et des émissions plus partisanes conçues pour convaincre le public d’adopter certains comportements. Il est toutefois important que la distinction soit clairement opérée entre ces deux différents types de programmes dans les productions médiatiques. Brouiller cette distinction peut s’avérer contreproductif. Cela peut générer de fausses attentes chez les émetteurs de ces informations, et susciter la méfiance ou la crainte chez les récepteurs.

Un média non partisan et orienté vers le service public faisant place aux différents points de vue et permettant le dialogue sur une base équilibrée et équitable demeure une composante essentielle d’un paysage médiatique sain, en particulier dans les sociétés fragiles et divisées.

Les médias et le contexte dans lequel ils opèrent peuvent se renforcer réciproquement, de manière positive ou négative.

  • Des médias indépendants et responsables peuvent contribuer à l’existence d’un environnement propice caractérisé par des institutions telles qu’une législation appropriée, le soutien des acteurs politiques en faveur de la liberté de la presse, des marchés en bonne santé, des citoyens engagés, des structures éducatives qui les soutiennent ainsi que des associations professionnelles. Toutefois, la capacité des médias à jouer un rôle positif est également conditionnée par l’existence de ces conditions caractéristiques d’un contexte favorable.

  • Un environnement négatif – caractérisé par un État autoritaire, un cadre législatif et normatif inadéquat, des acteurs politiques qui voient les médias soit comme des porte-voix, soit comme des adversaires, des citoyens apathiques, des marchés faibles, ou l’absence de soutien de la part de la société civile et des structures éducatives – engendre un système de médias captifs ou défaillants porteur d’informations, d’analyses tendancieuses et de propagande. De tels médias polarisent les opinions du public, annihilent la diversité culturelle et les identités partagées et renforcent ainsi un environnement négatif.


Relation d'interdépendance : le secteur des médias est le reflet de son environnement plus large, en ce sens qu'un environnement positif (c'est-à-dire des lois, un marché, des institutions et une littérature médiatique favorables) permet aux médias de jouer un rôle positif dans la société.

En retour, il est prouvé que les médias remplissant leurs fonctions sociales contribuent à promouvoir un environnement plus démocratique.



Autant dire que les médias ne sauraient être considérés hors de leur contexte. Ils peuvent contribuer à promouvoir une société plus démocratique, en luttant contre la corruption, en encourageant la participation à la vie politique, par exemple, mais ils ne peuvent y parvenir seuls. Pour améliorer les capacités des médias à jouer un rôle constructif, il est nécessaire de mettre en place une stratégie visant à analyser et à favoriser les conditions d’un environnement plus largement favorable. 




Ressources supplémentaires

  • https://www.shareweb.ch/site/DDLGN/Thumbnails/HowYoungPeopleConsumeNews.png

    How Young People Consume News and The Implications For Mainstream Media

    Younger audiences are different from older groups not just in what they do, but in their core attitudes in terms of what they want from the news. Young people are primarily driven by progress and enjoyment in their lives, and this translates into what they look for in news.

    Link
    Flamingo
    2019
    Nic Newman
    🇬🇧
  • https://www.shareweb.ch/site/DDLGN/Thumbnails/MDIs.png

    Media Development Indicators (MDIs)

    The Media Development Indicators define a framework within which the media can best contribute to, and benefit from, good governance and democratic development.

    Link
    UNESCO
    2008
    🇬🇧
    🇫🇷
    🇪🇸
  • https://www.shareweb.ch/site/DDLGN/Thumbnails/MediaFreedomNavigator.png

    Media Freedom Navigator

    Media Freedom Navigator provides an overview of different media freedom indices. Navigate the map in order to access media freedom data for each country and background information on each index. For reading material, examine the resources section.

    Link
    Deutsche Welle
    2008
    🇬🇧
  • https://www.shareweb.ch/site/DDLGN/Thumbnails/FreedomandtheMedia.jpg

    Media Freedom: A Downward Spiral

    * Media freedom has been deteriorating around the world over the past decade. * In some of the most influential democracies in the world, populist leaders have overseen concerted attempts to throttle the independence of the media sector. * While the threats to global media freedom are real and concerning in their own right, their impact on the state of democracy is what makes them truly dangerous. * Experience has shown, however, that press freedom can rebound from even lengthy stints of repression when given the opportunity. The basic desire for democratic liberties, including access to honest and fact-based journalism, can never be extinguished.

    Link
    Freedom House
    2019
    Sarah Repucci
    🇬🇧
  • https://www.shareweb.ch/site/DDLGN/Thumbnails/RWBorders.png

    🇬🇧
    🇫🇷
    🇪🇸
  • https://www.shareweb.ch/site/DDLGN/Thumbnails/understanding our.png

    Understanding our political nature: how to put knowledge and reason at the heart of policymaking

    Advances in behavioural, decision and social sciences show that humans are not purely rational beings. As a result, this report brings new insights to political behaviour. It calls upon evidence-informed policymaking not to be taken for granted.

    Link
    European Commission
    2019
    🇬🇧

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