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Le soutien aux médias, soulignons-le, est une tâche très délicate. Toute intervention externe dans un secteur qui, généralement, devrait être en mesure d’agir libre de toute ingérence gouvernementale et de toute pression politique ou commerciale, doit être légitimement justifiée. De plus, l’assistance aux médias comporte différents risques (voir tableau 3).

Cela dit, les limites des initiatives médiatiques doivent être considérées avec réalisme  : elles ne peuvent guère influer sur les facteurs structurels qui font obstacle au développement ou à la transformation d’un conflit. Néanmoins, en dépit de tous ces éléments restrictifs, l’appui aux médias peut avoir un effet de levier déterminant pour la mise en œuvre de l’Agenda  2030 et pour encourager les changements positifs dans les pays en développement ou en transition. 


Tableau 3 Risques liés au soutien aux médias et mesures d’atténuation

​Nature des risques et des contraintes

​Mesures d’atténuation

Absence de professionnalisme et d’approche axée sur l’intérêt public

Certains médias versent dans le sensationnalisme, généralement pour attirer davantage de lecteurs / auditeurs ou d’annonceurs publicitaires. S’il est vrai que les entreprises médiatiques doivent tenir compte du marché et des impératifs commerciaux et que le public apprécie les divertissements, ces aspects ne doivent pas prévaloir sur le devoir qu’ont les médias de fournir une information exhaustive et véridique au sujet des thèmes importants pour la société.
Définition de la mission et vision claire pour les médias ;
Elaboration de codes déontologiques et professionnels ; 
Publication de charte des médias ;
Formation selon les codes et productions de médias ;
Sondage pour mieux connaître les attentes du public ;
Etude des plans d’affaires pour diversifier les ressources de financement ;
Renforcement des réglementations sur les médias et les organes de contrôle ;
Promotion de l’éducation aux médias et à l’information du public.

​Absence d’indépendance et d’impartialité

En particulier dans un contexte de conflit violent, les médias ont parfois tendance à avoir une attitude nationaliste ou partiale, et/ou on attend d’eux (parfois, le public lui-même) qu’ils prennent parti, par exemple en cas de guerre civile. C’est pourquoi nous ne devrions pas nourrir de trop grands espoirs que les médias contribuent à calmer les esprits en situation de crise. Les médias sont des acteurs sociaux comme les autres et il se peut que le conflit leur fasse perdre le niveau d’impartialité qu’ils avaient auparavant.
​Analyse politique des conflits et des divisions au sein de la société ;
Recensement et analyse des propriétaires de médias et des donateurs ;
Elaboration de codes déontologiques et professionnels ; Publication de charte des médias ;
Formation selon les codes ;
Sondage pour mieux connaître les attentes du public ;
Etude des plans d’affaires pour diversifier les ressources de financement ;
Renforcement des réglementations sur les médias et les organes de contrôle ;
Promotion de l’éducation aux médias et à l’information.

​Indépendance des médias

Tout soutien apporté à des systèmes de médias indépendants pourrait aller à l’encontre des intérêts d’élites puissantes. Il arrive que des entreprises ou des organisations médiatiques soient attaquées par leurs propriétaires pour des motifs politiques ou économiques.
​Recensement et analyse des médias ou des personnes jouant un rôle actif et influent, et des canaux de communication utilisés (internet, médias sociaux, radios à ondes courtes, etc.) ; recensement des propriétaires et des bailleurs de fonds ;
Travail sur la législation régissant les médias et sur la réforme du marché ;
Elaboration de codes déontologiques et professionnels ; Publication de charte des médias ;
Formation des équipes dirigeantes et des organes de gouvernance des médias selon les codes pertinents ;
Formation des élites politiques et financières portant sur les avantages que présente un média indépendant.

Sécurité et sûreté des journalistes et des acteurs médiatiques 

Parfois, le niveau de liberté de la presse est si bas et le gouvernement si restrictif que tout appui aux médias ne peut qu’ajouter de l’eau au moulin de la propagande ou mettre des journalistes en danger. Cet élément doit être examiné de près avant toute prise de décision.
​Analyse politique des divisions et des contraintes au sein de la  société – en incluant le principe de « ne pas nuire » (do no harm) ; Recensement et analyse des propriétaires de médias et des bailleurs de fonds ; 
promotion du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes ;
Formation sur la santé physique et psychologique des journalistes ; Formation sur la sécurité numérique ; 
tirer des enseignements et des références de pratiques exemplaires d’autres contextes fermés et médias en exil.

Images et durabilité

Un investissement excessif dans les médias de la part des donateurs peut être perçu comme une ingérence indésirable ou donner naissance à des institutions artificielles qui auront toutes les peines à survivre ou à servir l’intérêt public. Il peut également porter préjudice à la viabilité de médias ne bénéficiant pas de subventions.
Favoriser la coordination entre les donateurs dans un contexte donné ;
Prévoir une approche globale et une programmation à long terme pour mieux répartir les investissements des donateurs intéressés ; Promouvoir l’ancrage social et le soutien des médias ;
Faciliter l’accès à différentes ressources et renforcer les propres mécanismes de production de revenus.




Ressources supplémentaires
  • https://www.shareweb.ch/site/DDLGN/Thumbnails/MediaFreedomNavigator.png

    Media Freedom Navigator

    Media Freedom Navigator provides an overview of different media freedom indices. Navigate the map in order to access media freedom data for each country and background information on each index. For reading material, examine the resources section.

    Link
    Deutsche Welle
    2008
    Edit
    🇬🇧

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